Finance servante ou finance trompeuse? Prof. Paul H. Dembinski, Paris, Desclée de Brouwer, 2008, 200 pages.

pdf

Les travaux réalisés durant les dix dernières années dans la mouvance de l’Observatoire de la Finance ont progressivement montré que la pénétration de plus en plus profonde de la logique financière dans la société résultait du jeu convergent d’un faisceau de facteurs : le développement de la technologie et, plus généralement, celui des capacités de création de richesse, la hantise croissante du risque et de l’imprévu croissante avec l’augmentation du niveau de vie, la prétention théoriquement fondée de la finance à garantir à l’Occident un avenir paisible, les défis et aspirations des pays du Sud en matière de développement économique et social, etc.

Ainsi, au fur et à mesure de ces recherches, les dimensions psychologique, philosophique et morale de la finance sont apparues comme étant aussi importantes à sa compréhension que ses aspects économiques, techniques et institutionnels. Ce sont les pistes que les travaux de l’Observatoire de la Finance ont exploré pendant les dix années passées.

Ces efforts aboutissent aujourd’hui à un cadre conceptuel cohérent du point de vue épistémologique qui a été mis à contribution pour permettre d’articuler un diagnostic de portée systémique. En vertu de ce diagnostic, qui est l’objet du présent ouvrage, derrière l’apparente montée en puissance de la finance se cache en fait une transformation systémique. Cette transformation est qualifiée ici de «financiarisation».

Finance servante ou finance trompeuse?

Table des matières

AVANT-PROPOS

INTRODUCTION
Mise en perspective
Un contexte propice
Un peu d’épistémologie
La financiarisation – une transformation systémique
La structure du rapport

PARTIE I : L’ICEBERG DE LA FINANCE

1.1 LE CONTEXTE HISTORIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE LA FINANCE
Les « années euphoriques »
De la monnaie servante à la monnaie maîtresse
L’informatique : l’euphorie technologique
L’éclatement de la monnaie

1.2 LES ACTEURS ET LES INSTITUTIONS
Le marché – une mécanique pour inspirer la confiance
Les méga-acteurs
Les gardiens du temple du marché
Les déficits publics et leur mode de financement

1.3 LA FINANCE DANS LA WELTANSCHAUUNG
Ethos de l’efficacité
Risque et rendement : un paradigme séduisant
Le risque, la peur du risque, un avenir sans risque
De l’intérêt à la cupidité : la passion déchaînée

PARTIE II : L’AFFIRMATION D’UNE COHÉRENCE

2.1 LA RELATION ET LA TRANSACTION FINANCIÈRES
Les relations de financement
De la relation à la transaction financière
La transaction financière

2.2 VERS LA PRÉÉMINENCE DE LA TRANSACTION
La dynamique institutionnelle
Le marché financier – caisse de résonance
Vers une finance d’intermédiation pure
Relation – transaction : ordres de grandeur statistiques
La finance et le reste de l’économie

2.3 LES TRÈS GRANDES ENTREPRISES: LE RELAIS DE LA FINANCIARISATION
Les très grandes entreprises (TGE)
Une économie de marketing global
La valeur des entreprises : les nouvelles formes du capital
Shareholder value – la religion des nouveaux contremaîtres
Le ROE est roi
La procédure – le relais indispensable de l’efficacité

2.4 LA FINANCIARISATION DU TISSU ÉCONOMIQUE
Les fournisseurs des TGE
Les PME – le « private equity » à l’affût

2.5 LE CLIENT ARRIMÉ À L’ENTREPRISE
Maîtriser la durée de vie du produit
Personnaliser le rapport au client
Dissoudre le produit dans le service
Aliénation du consommateur lénifié

2.6 LES AUTRES ASPECTS DE LA FINANCIARISATION
Le règne de l’anticipation – les banques et leurs clients
L’homme dans l’étreinte de la financiarisation
La finance – une réponse métaphysique

2.7 QUELLE COHÉRENCE?

PARTIE III : FINANCE SERVANTE OU FINANCE TROMPEUSE?

3.1 LIMITES ENDOGÈNES
Le spectre de la stérilité
La complexité
La concentration du pouvoir économique

3.2 LES LIMITES EXTERNES ANTHROPOLOGIQUES
La transaction – au-delà du conflit d’intérêts
L’aliénation éthique
Le sentiment d’impuissance

3.3 QUE FAIRE ?
L’éthique de la finance en question
Privilégier la relation et la durée
Modifier les rémunérations
Démanteler l’épargne financière

Retour en haut